En ce sens, l’intérêt de ce cadre théorique réside dans la compréhension du concept de pensée résiliente dans son apport bénéfique au système complexe social-économie-écologie qui compose la ville (Newman, Beatley & Boyer, 2009, p. 6). Pour avoir une pensée résiliente, il faut imbriquer ces différents secteurs et les intégrer à chaque décision, autant à l’échelle locale, régionale et mondiale. (Figure 1). Ces diverses échelles sont, elles aussi, imbriquées et l’équilibre peut être affecté lorsque l’une de ses échelles vient perturber l’ensemble.
À l’ère où plus de la moitié de la population mondiale est établie en milieu urbain et qu’une prise de conscience relative aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles s’effectue, les villes doivent établir des stratégies afin d’être résilientes. Par définition, « La résilience est la capacité d'un système à absorber les perturbations tout en conservant sa fonction et sa structure de base (Newman, Beatley & Boyer, 2009, p. 6).
Des conséquences sans précédent et affectant majoritairement les pays exportateurs de pétrole dont la Norvège. Les villes industrielles sont affectées par toutes les instabilités économiques mondiales considérant que celles-ci font décélérer l’industrie puis provoquent un effet domino sur leur économie locale. En effet, la perte de profits engendre une augmentation de taux de chômage, une diminution du pouvoir d’achat de la population et un ralentissement du développement de la ville. Ce modèle économique axé sur le capital et non sur le bien-être humain est désuet lorsque l’on sait qu’une prise de conscience mondiale s’effectue à ce jour. Cela laisse entrevoir que «l’impératif écologique pourrait devenir le nouveau moteur de croissance économique.» (Baillargeon, 2008, paragr. 5)
En ce sens, il est primordial de développer sur la croissance durable lorsque l’on veut arriver à avoir une pensée résiliente étoffée. Plus précisément, croissance durable signifie « promouvoir la croissance économique et le développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et services environnementaux dont dépend notre bien-être. La croissance durable n’est pas un substitut au développement durable. Il s’agit plutôt d’une approche pratique et flexible pour réaliser des progrès concrets et mesurables sur l’ensemble de ses piliers économique et environnemental, tout en tenant pleinement compte des conséquences sociales du verdissement de la dynamique de croissance des économies. » (OCDE, 2011, paragr. 2)
Ce concept s’appuie sur trois éléments fondamentaux soient la création d’un environnement plus propre et plus sain, l’investissement massif dans la recherche et le développement et la troisième révolution industrielle et énergétique. Ce dernier se joint au constat établi, énonçant qu’il est impératif de changer le bilan énergétique actuel qui repose majoritairement sur des énergies fossiles. La croissance durable est donc un principe qui s’allie directement aux trois sphères de la résilience.
La résilience permet donc de voir plus loin que le produit intérieur brut et apporte des solutions afin d’être une ville pensant à la fois aux systèmes sociaux, économiques et écologiques faisant partie d’un tout.
LA RÉSILIENCE URBAINE
Dans le cas précis des villes pétrolières, ce qui est le cas de Stavanger, elles sont d’autant plus affectées par cette tendance puisque de manière générale partout autour du globe la mission est de réduire la consommation de pétrole et donc de diminuer les répercussions des changements climatiques. Cette tendance affecte non seulement leur économie première, mais également la façon dont elle devrait elle aussi s’engager dans le problème mondial. Le contexte économique de ces villes est d’autant plus précaire puisque les décisions vont bien au-delà de leur pouvoir immédiat. En effet, tel qu'illustré dans la figure 2, en 2014 le monde de l’or noir a connu un grand déséquilibre, entre l’offre et la demande causée entre autres par ces préoccupations environnementales, par l’utilisation de voitures moins énergivores et par le ralentissement de l’économie chinoise, ce qui a eu pour impact de réduire le prix du baril de pétrole.
VILLES PÉTROLIÈRES
Figure 2 : Déclin de la production de pétrole
Figure 1 : La résilience urbaine un système d'équilibre
Ville résiliente
Les trois sphères de la résilience
VIlle instable